ThĂšme3 : Histoire et mĂ©moires 3 Introduction Les conflits et leur histoire sont durablement inscrits dans la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s et dans les mĂ©moires individuelles: s’agissant de pĂ©riodes sombres et douloureuses, elles marquent durablement les groupes qui y ont pris part. Elles donnent souvent naissance Ă  une mĂ©moire officielle de la part des ThĂšme3 – Histoire et mĂ©moires NB : Les documents en rouge sont tĂ©lĂ©chargeables en accompagnement dans le dossier Documents HGGSP Terminale ThĂšme 3 Chapitre : Histoire et mĂ©moires des conflits Encart : MĂ©moires partagĂ©es, de la 1Ăšre Guerre Mondiale Ă  la guerre d’AlgĂ©rie Le MusĂ©e de l’ArmĂ©e a fait un travail sur les dĂ©bats autour de la mĂ©moire des Lhistoire est lĂ  pour Ă©laborer une connaissance, pas pour faire de la morale. Il est nĂ©cessaire de confronter les sources et les documents, de travailler les hypothĂšses, afin d’éviter que s’installe une sorte de prĂȘt Ă  penser dogmatique. Or la rĂ©cupĂ©ration sociologique du devoir de mĂ©moire est un phĂ©nomĂšne patent. ï»żThĂšme3 : Histoire et mĂ©moires 3 Introduction Les conflits et leur histoire sont durablement inscrits dans la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s et dans les mĂ©moires individuelles: s’agissant Desmilliers d'Ă©lĂšves nous ont dĂ©jĂ  fait confiance ! Se connecter Inscription gratuite. Belgique Français EUR. Page d'accueil; Comment pouvons-nous vous aider ? Donner des Cours; Donner des Cours. Lieu Retiro. Âge de l'Ă©tudiant Âge de l'Ă©tudiant. Prix Prix. Filtres Plus de filtres. Cours de philosophie (scolaire) Ă  Retiro Trouvez votre professeur de philosophie (scolaire) idĂ©al Ă  Vay Tiền Online Chuyển KhoáșŁn Ngay. ï»żDans le cadre du concours commun 1 A de Sciences Po 2017, le thĂšme de la MĂ©moire nous impose de voir les liens entre celle-ci et l’Histoire. Nous sommes dans des temps oĂč Histoire et MĂ©moire se confondent quotidiennement dans une mĂ©diatisation et une spectacularisation », dĂ©mesurĂ©es parfois, de tout ce qui a trait au passĂ©. On peut citer Ă  titre d’exemple les rĂ©cents dĂ©bats pendant la campagne prĂ©sidentielle sur la dĂ©colonisation, le rĂ©gime de Vichy, la rafle du Vel d’Hiv
 Du bain tĂ©lĂ©visuel oĂč se coulent indistinctement commĂ©morations, documentaires et fictions, pour comprendre ce que reprĂ©sente la MĂ©moire, il paraĂźt plus qu’urgent de dĂ©gager et d’isoler les Ă©lĂ©ments et de procĂ©der Ă  une remise au point terminologique afin d’en observer les liens mĂȘme avec l’Histoire. Cette approche se veut donc philosophique, au sens oĂč, de l’exploration des dĂ©finitions et des concepts en prĂ©sence, peut faire naĂźtre une analyse des problĂšmes qui en dĂ©coulent. Les dĂ©finitions ou concepts La MĂ©moire, les MĂ©moires
 Les dĂ©finitions ou concepts varient selon le singulier ou le pluriel du terme. Il faudra donc faire extrĂȘmement attention au libellĂ© du sujet
avec ou sans S ». La mĂ©moire La mĂ©moire est justement la facultĂ© par laquelle on se souvient, on se rend prĂ©sent Ă  l’esprit, ou on maintient en lui, ce qui n’est plus. Le mot vient du latin memoria. Les grecs reprĂ©sentaient la MĂ©moire sous les traits de MnĂšmosyne, divinitĂ© primitive, fille d’Ouranos et de GaĂŻa. De fait, la MĂ©moire est l’une des plus anciennes dĂ©esses de l’HumanitĂ©. Par ce mythe, on rappelle aussi que le dĂ©sir de se souvenir, de retenir le temps qui passe ou de chercher celui qui est perdu est la source vive de la crĂ©ation artistique. La mĂ©moire dĂ©signe ici aussi bien le processus par lequel l’esprit fait retour sur le passĂ© pour se le reprĂ©senter, que le rĂ©sultat de ce travail ; aussi bien la facultĂ© de reprĂ©sentation du passĂ©, que la reprĂ©sentation elle-mĂȘme. Mais la mĂ©moire, facultĂ© de se souvenir, ne s’oppose pas comme on le croirait peut-ĂȘtre un peu vite Ă  l’oubli, facultĂ© d’effacer, comme l’écrit justement T. Todorov dans Les abus de la mĂ©moire Il faut rappeler une Ă©vidence c’est que la mĂ©moire ne s’oppose nullement Ă  l’oubli. Les deux termes qui forment contraste sont l’effacement l’oubli et la conservation ; la mĂ©moire est, toujours et nĂ©cessairement, Les MĂ©moires C’est un genre littĂ©raire qui relĂšve de l’écriture de soi mais qui se distingue toutefois nettement de l’autobiographie, des confessions ou encore des souvenirs. Si l’autobiographie cherche Ă  restaurer a posteriori la cohĂ©rence d’une vie, un parcours, un itinĂ©raire, les confessions sont des aveux qui supposent des fautes et demandent au lecteur son pardon, les souvenirs enfin se prĂ©sentent comme le recueil discontinu d’évĂšnement passĂ© que leur charge affective a rendu mĂ©morables. L’Histoire L’Histoire est une notion problĂ©matique par elle-mĂȘme, du seul fait de sa polysĂ©mie Ă  savoir la diversitĂ© de ses acceptions. Elle peut dĂ©signer en effet Aujourd’hui, comme les confidences ont remplacĂ© les confessions, les tĂ©moignages tiennent Ă  prĂ©sent lieu de MĂ©moires » et les journalistes jouent le rĂŽle de mĂ©morialistes ou, comme ils le disent eux-mĂȘmes de chroniqueurs ». Les MĂ©moires ne retiennent du passĂ© de leur auteur que ce qui a contribuĂ© au passage de l’Histoire. Les MĂ©moires sĂ©lectionnent la grandeur et invitent Ă  saisir une expĂ©rience individuelle dans un destin collectif. D’une part la transformation dans le temps des sociĂ©tĂ©s humaines histoire de France
, et par extension des individus Histoire des pionniers
, mais aussi par une extension dĂ©mesurĂ©e du concept d’à peu prĂšs tout ce qui est susceptible d’évoluer dans le temps histoire de l’anarchie
. D’autre part, c’est aussi le rĂ©cit de cette transformation, sa tentative d’explication, dans un souci d’objectivitĂ© et de rigueur pour ce qui concerne la discipline historique proprement dite. Par suite, on parlera d’histoire dĂšs qu’il s’agit de raconter quelque chose, qu’il s’agisse de rĂ©alitĂ© ou de fiction. Enfin, au pluriel, des histoires » dĂ©signe prĂ©cisĂ©ment des ennuis ou encore des problĂšmes issus de cette polysĂ©mie sont de nature et de degrĂ©s variables Tout d’abord, l’Histoire dĂ©signe aussi bien un processus que le rĂ©cit qui en est fait ce que recouvre la distinction faite en allemand entre Historie et Geschischte. De plus, ce qui est plus gĂȘnant, il peut sembler Ă©nigmatique d’envisager sous le mĂȘme terme le rĂ©cit vĂ©race et Ă©clairĂ© des Ă©vĂ©nements du passĂ©, et le rĂ©cit fictif de la fable par outre le fait que l’on ait affaire dans les deux cas au rĂ©cit prĂ©cisĂ©ment, et donc au langage, c’est la notion de reprĂ©sentation qui peut d’abord permettre de comprendre cette difficultĂ©. La reprĂ©sentation Toute histoire, par son rĂ©cit, donne une reprĂ©sentation d’évĂ©nements, une image mentale de ce qui, prĂ©cisĂ©ment, n’est pas prĂ©sent. L’Histoire cherche donc Ă  rendre prĂ©sents Ă  nouveau des Ă©vĂ©nements qui, Ă©tant passĂ©s, ne le sont plus. C’est ainsi fatalement qu’elle aura Ă  faire avec la mĂ©moire. C’est ainsi qu’Histoire et MĂ©moire semblent donc de prime abord, indissociables, comme autant de moyens de se rendre prĂ©sent Ă  l’esprit un passĂ© qui n’est plus. Poursuivons donc notre article dans les concepts Ă  travers la question prĂ©cise de ces relations qu’entretiennent l’Histoire et la MĂ©moire. Mais il serait trop facile de penser que nous avons affaire ici Ă  un couple d’amants, dont les relations sont d’autant plus ambivalentes que les notions elles-mĂȘmes bien souvent infidĂšles comme l’oubli ou l’imagination, ou liĂ©es Ă  d’autres notions comme les sulfureuses valeurs, morale, identité . Or, il y a deux maniĂšres de ne pas ĂȘtre prĂ©sent soit en n’étant pas du tout dans le cas des fictions, qui inventent des Ă©vĂ©nements, soit en n’étant plus dans le cas de l’Histoire qui reconstruit ce qui est passĂ© dans une reprĂ©sentation. Il faut donc, pour sauver l’Histoire, tiraillĂ©e entre deux dĂ©finitions contradictoires, chercher ce qui a de commun entre ces deux rĂ©cits. 2. Quelles relations entre Histoire et MĂ©moire De la communautĂ© Ă  la sĂ©paration Histoire et mĂ©moire vivent ainsi sous le rĂ©gime commun de notions, Ă  l’intĂ©rieur duquel il faudra procĂ©der Ă  quelques distinctions. Toutes deux conduisent Ă  des reprĂ©sentations du passĂ©, ce qui amĂšne Ă  prĂ©ciser la dĂ©finition de l’Histoire. Faire l’Histoire n’est pas raconter des histoires » ; en effet, dans ce dernier cas, c’est le rĂ©cit qui importe, plus que la vĂ©racitĂ© de son contenu. Or le rĂ©cit historique est plus une relation d’évĂ©nements passĂ©s censĂ©s avoir eu lieu, et une relation dans les deux sens du terme relater, c’est-Ă -dire retracer, retranscrire, refaire connaĂźtre, mais aussi mettre en relation ces Ă©vĂ©nements pour en montrer la lisibilitĂ©. L’Histoire produit donc une reprĂ©sentation travaillĂ©e, Ă©laborĂ©e, alors que la fiction relĂšve de l’imagination pure, qui n’a pas besoin de se rĂ©fĂ©rer au rĂ©el. Aussi entre Histoire et mĂ©moire, y a-t-il un mĂȘme souci du passĂ©, le mĂȘme rejet de l’invention, mais la premiĂšre cultive, face aux Ă©vĂ©nements, une distance critique que, par nature, la mĂ©moire peine Ă  avoir et Ă  maintenir. Ce problĂšme ne se limite pas Ă  une opposition entre l’objectivitĂ© quasi scientifique Ă  laquelle aspire l’historien dans ses recherches, et la subjectivitĂ© sĂ©lective d’une mĂ©moire toujours connotĂ©e, engagĂ©e. Il y a ainsi des enjeux de la mĂ©moire auxquels l’historien doit faire face tout en tĂąchant de s’en abstraire pour construire une relation » la plus juste possible du passĂ© La mĂ©moireest toujours engagĂ©e car l’individu met en elle son identitĂ© mĂȘme identitĂ© construite au fil d’évĂ©nements cruciaux de son existence ; engagĂ©e aussi, lorsqu’elle est collective, allant de pair avec des revendications tout aussi identitaires, voire politiques, morales. Le problĂšme est classique l’historien a besoin, entre autres choses bien sĂ»r, des diffĂ©rentes manifestations de la mĂ©moire. Histoire et besoin de MĂ©moire Pour l’historien comme pour celui qui se remĂ©more, l’imagination est donc un outil nĂ©cessaire, mais qui appelle la plus grande vigilance, ce qui nous conduit Ă  un autre aspect des relations entre les deux notions. La MĂ©moire est la facultĂ© de convoquer, de retrouver des images du passĂ© mais, sauf erreur, elle n’en crĂ©e pas de nouvelles, et introduit dans la reprĂ©sentation un aspect temporel, dont l’imaginaire pur peut faire l’économie. En effet, en tant que facultĂ© de produire des images, elle intervient dans la reprĂ©sentation et y rĂ©vĂšle son caractĂšre ambivalent, surtout concernant la MĂ©moire. L’imagination s’avĂšre ainsi ĂȘtre un concept aussi crucial que problĂ©matique pour penser les relations entre la MĂ©moire et l’Histoire. D’une part, l’historien se confronte Ă  une mĂ©moire toujours susceptible de dĂ©faillir, et ses dĂ©faillances possibles sont multiples, allant de l’oubli Ă  la production d’images fictives d’oĂč le problĂšme de la crĂ©dibilitĂ© des tĂ©moins, en passant par la sĂ©lection ou l’altĂ©ration des souvenirs. D’autre part, la mĂ©moire collective a toujours tendance Ă  faire pression » sur l’Histoire, exigeant d’elle une caution scientifique, un travail de lĂ©gitimation qui n est pas du ressort de l’historien en quĂȘte d’une autre lĂ©gitimitĂ©. Ce livre qui pense la pratique officielle et privĂ©e du souvenir est intĂ©ressant car il appelle Ă  la vigilance. Dans son livre Les abus de la mĂ©moire 2004, Todorov cite Jacques Le Goff La mĂ©moire ne cherche Ă  sauver le passĂ© que pour servir au prĂ©sent et Ă  l’avenir. Faisons-en sorte que la mĂ©moire collective serve Ă  la libĂ©ration et non Ă  l’asservissement des hommes ». Ces abus peuvent avoir en effet deux consĂ©quences Todorov les met en exergue dans son ouvrage les abus de la mĂ©moire » Les effets des abus de la mĂ©moire Tout comme la philosophie a Ă©tĂ© la servante de la religion, l’histoire doit lutter plus que jamais pour ne pas ĂȘtre celle de la mĂ©moire, toujours en proie Ă  la tentation de remplacer une comprĂ©hension du passĂ© par la rĂ©pĂ©tition obsessionnelle et compulsive de l’évĂ©nement qui la hante et la justifie en mĂȘme temps. D’une part, qu’elle soit individuelle ou collective, une mĂ©moire qui parasite la quĂȘte de vĂ©racitĂ© de la reprĂ©sentation par son caractĂšre traumatique et envahissant, empĂȘche l’individu ou le peuple de prendre en main son prĂ©sent et d’envisager l’avenir sainement. Les critĂšres de sĂ©lection historiques doivent chercher l’indĂ©pendance face Ă  de telles influences, au risque de produire une histoire orientĂ©e, voire doctrinaire d’un point de vue idĂ©ologique. D’autre part, il n’y a pas une, mais des mĂ©moires, qui toutes revendiquent leur lĂ©gitimitĂ© ; et le problĂšme de cette diversitĂ© des mĂ©moires n’est pas tant de savoir laquelle est la plus fidĂšle au passĂ©, que le fait que chacune d’elles a une raison d’ĂȘtre, chacune cherche Ă  faire entendre sa voix.Cf. article sur ce blog de l’exemple des MĂ©moires sur la guerre d’AlgĂ©rie. Il semble qu’il appartienne Ă  l’historien, et qu’il soit mĂȘme de son devoir, de se positionner face Ă  la tendance naturellement envahissante de la mĂ©moire. Il doit rĂ©affirmer son rĂŽle critique, le caractĂšre indĂ©pendant de son travail, qui relĂšve d’une discrimination de la mĂ©moire et du souvenir. En ce sens, la mĂ©moire reste un outil essentiel de la recherche historique, et reste l’objet aussi de l’histoire, mais ne saurait en devenir le sujet ou l’initiatrice. En parallĂšle je vous livre quelques auteurs rĂ©fĂ©rents sur ce thĂšme et qu’il serait bon de lire avant le jour J ». Les Penseur » de la mĂ©moire en historien RĂŽle critique de celui qui cherche, non pas simplement Ă  convoquer le passĂ©, mais Ă l’élucider, le mettre en lumiĂšre, au service d’une connaissance comprĂ©hensive des Ă©vĂ©nements historiques, au service aussi d’une disponibilitĂ© plus consciente et avertie Ă  notre propre prĂ©sent. Il y aurait encore nombre d’histoires » Ă  raconter au sujet de ce couple tumultueux, mais il faut, du moins provisoirement, solder leurs comptes respectifs et communs. Conclusion Il est important de rappeler en dernier lieu que l’histoire est science, mais science humaine, et qu’il lui est donc aussi nĂ©cessaire, pour ne pas ĂȘtre une simple chronologie, pour ne pas forcer non plus la raison des Ă©vĂ©nements, de se confronter aux mĂ©moires du passĂ© comme du prĂ©sent. Faire et enseigner l’histoire des mĂ©moires Ă  l’Ɠuvre dans ces mĂȘmes sociĂ©tĂ©s, peut s’avĂ©rer, dans ces conditions, un travail aussi passionnant qu’il est essentiel. Il semble en effet que toute sociĂ©tĂ© mette en place suffisamment de relais de transmission de la mĂ©moire, pour laisser l’historien, dans ses recherches comme face Ă  ses Ă©lĂšves, ses Ă©tudiants, ses lecteurs et ses pairs, faire et enseigner l’histoire. Si la mĂ©moire se transmet, l’histoire s’enseigne. Ce dernier serait d’ailleurs en mesure de faire une histoire des mĂ©moires qui, dans leur Ă©volution, leurs conflits, les processus qu’elles traversent, ont tous les caractĂšres de l’objet historique. Or l’historien n’est le mĂ©dium d’aucune mĂ©moire, dont les relais sont d’une autre nature ; l’émergence de l’une, la prééminence ou le silence des autres, toutes ces manifestations rĂ©pondent Ă  des conditions politiques et Ă  des intĂ©rĂȘts qui ne sont pas ceux de l’historien. L’historien, fondateur de mĂ©moire chez Jules Michelet L’histoire, mĂ©moire de l’humanitĂ© la pensĂ©e de Charles PĂ©guy Paul RicƓur, penseur d’une mĂ©moire historique apaisĂ©e Ouvrage Ă  lire Les Lieux de mĂ©moire de Pierre Nora 1. Accroche Vichy, un passĂ© qui ne passe pas » Henri Rousso, les Fçs ont du mal Ă  passer .... 2. Cadre lexical - ...de la mĂ©moire*, une approche affective et polĂ©mique du passĂ©... - ...Ă  l'histoire*, une approche froide et objective. - Car la SGm en France un conflit qui a profondĂ©ment divisĂ© la nation*. > a induit et refoulĂ© diffĂ©rentes mĂ©moires, selon les Ă©poques et les groupes L'historien doit non seulement retrouver la vĂ©ritĂ© des faits, mais analyser ces mĂ©moires comme reflets de points de vue divers et en Ă©volution. 3. Cadre spatio-temporel - Non pas 1939-45, mais de 1945 Ă  nos jours donc les 70 derniĂšres annĂ©es 1945 Fce sort traumatisĂ©e de la Sgm Auj, Sgm un objet froid » alq la Guerre d'Alg ne l'est pas encore 4. ProblĂ©matique et Plan... chrono-thĂ©matique Pbtq Quelles mĂ©moires ont Ă©tĂ© construites de la Sgm en Fce depuis 1945 ? I 1945 – annĂ©es 1960 le mythe rĂ©sistancialiste ou l'histoire refoulĂ©e II AnnĂ©es 1970-95 la mĂ©moire retrouvĂ©e grĂące Ă  la critique historique III Depuis 1995 des mĂ©moires pacifiĂ©es par l'histoire I 1945 – annĂ©es 1960 le mythe rĂ©sistancialiste ou l'histoire refoulĂ©e A. 1944- 1945, l'Ă©puration en France manifeste le traumatisme laissĂ© par la SGm = rĂ©press° des collaborateurs sauvage exĂ©cution de 9 000 collabos Ă©tĂ© 44, puis lĂ©gale-130 000 procĂšs officiels > 1500 exĂ©cut° et 40 000 emprisonnements , dont celui de PĂ©tain Quelques Ă©lĂ©ments deviennent des angles morts de la mĂ©moire oct 1940 1er statut des Juifs, puis rencontre de Montoire et dĂ©but officiel de la Collaboration 16 juil 42, rafle du Vel d'Hiv 12 000 Juifs arrĂȘtĂ©s par la police parisienne dont femmes et enfants 1942-43 occupation de la Zone Libre, crĂ©ation de la Milice police politique française Bilan 76 000 Juifs français dĂ©portĂ©s 25% des Juifs français C. Une mĂ©moire rĂ©sistante au service de l'unitĂ© nationale Une mĂ©moire d'Etat, officielle de Gaulle, au pouvoir en 1944-46, puis 1958-69 la Ive Rep 1946-58, qui a besoin de dirigeants Mitterrand l'accomodant les Communistes, puissants de 44 Ă  1958, 1/3 des voix sous la Ive Rep, soucieux de faire oublier le pacte germano-soviĂ©tq > Par des commĂ©morations nbses Mont ValĂ©rien, discours, monuments etc. commĂ©morer, cĂ d cĂ©lĂ©brer publiquement un souvenir > faire entrer dans la mĂ©moire collective 2. Une exaltation de la rĂ©sistance, qui gomme la collaboration et le gĂ©nocide . Quelques exemples en retenir 2 ou 3 1946 La bataille du rail film, RenĂ© ClĂ©ment = hĂ©roisation de la rĂ©sistance 1947 Si c'est un homme livre, Primo Levi aucun succĂšs 1951-54 Lois d'Amnistie des faits de collaboration acte juridique qui exige d'oublier, donc interdit d'Ă©voquer ou de sanctionner des fautes passĂ©es. 1954 Histoire de Vichy livre de l'historien Robert Aron> idĂ©e que De Gaulle et PĂ©tain ont jouĂ© un rĂŽle complĂ©mentaire pour la dĂ©fense de la France, comme le glaive » DG et le bouclier » P, en minorant la collaboration p. 103 1955 Nuit et Brouillard film documentaire, Alain Resnais montre une dĂ©portation qui a touchĂ© essentiellement les rĂ©sistants amalgamĂ©s aux Juifs - Les dĂ©tails montrant la collaboration française sont censurĂ©s par le gvmt. p. 100-101 II AnnĂ©es 1970 - 1995 la mĂ©moire retrouvĂ©e, grĂące Ă  la critique historique A. Le retournement » la fin des blocages 1. Sur le gĂ©nocide, - Le tournant 1961 ProcĂšs Eichmann en IsraĂ«l, contre un haut responsable nazi = rĂ©veil gĂ©nĂ©ral de la mĂ©moire du gĂ©nocide juif, idĂ©e qu'on peut et doit en parler >France 1985 Shoah film documentaire, Claude Lanzmann = mĂ©moire des persĂ©cut° juives fondĂ©e sur des tĂ©moignages contemporains sans film d'archives. p. 95/4 2. Sur la collaboration le tournant, symbolique, 1970, la mort de dG 1971 le Chagrin et la PitiĂ© film, Marcel Olphus = Documentaire simple sur la France occupĂ©e, qui a collaborĂ© au quotidien. = brise l'image d'une Fce unanimement rĂ©sistante et hĂ©roĂŻque. Film refusĂ© Ă  la TV. Gd succĂšs en salle. p. 92/1 1973 La France de Vichy livre de l'historien amĂ©ricain Robert Paxton = l'historien montre le rĂŽle actif de la Fce ds la dĂ©portation et les rĂ©pressions. p. 93/2 B. De nouvelles polĂ©miques anecdotique 1982 Papy fait de la rĂ©sistance film, Jean-Marie PoirĂ© dĂ©rision de la rĂ©sistance AnnĂ©es 1980, essor des thĂšses nĂ©gationnistes* nĂ©gation de l'existence des chambres Ă  gaz > du gĂ©nocide > du crime commis contre l'humanitĂ© IdĂ©e dĂ©veloppĂ©e par l'universitĂ© de Lyon dans les annĂ©es 1980 en rĂ©action, poursuites judiciaires et procĂšs tĂ©lĂ©visĂ©s d'anciens pro-nazis ntmt par l'avocat Serge Klarsfeld – p. 92 et 103 pour montrer la rĂ©alitĂ© de la collaboration antisĂ©mite >1987 Klaus Barbie chef all de la Gestapo Ă  Lyon > crime contre l'humanitĂ©, prison Ă  perpĂ©tuitĂ© > 1994 ProcĂšs tĂ©lĂ©visĂ© de Paul Touvier chef fr. de la Milice lyonnaise ; plusieurs fois graciĂ© ou protĂ©gĂ© jusque dans les annĂ©es 1970 > prison Ă  perpĂ©tuitĂ© 16 juill 1990 Loi Gayssot contre le nĂ©gationnisme, rĂ©visĂ©e en 2011 pour tous les gĂ©nocides. puis d'autres lois mĂ©morielles*, imposant un point de vue de l'Etat sur l'histoire III Depuis 1995 des mĂ©moires pacifiĂ©es par l'histoire A. La repentance* 1995 Discours du PdR J. Chirac au Vel d'Hiv p. 93, 4 et 6 "il est dans la vie d'une nation des moments qui blessent la mĂ©moire...Oui, la folie criminelle de l'occupant a Ă©tĂ© secondĂ©e par des Français par l'Etat français". = reconnaissance officielle de la responsabilitĂ© de la Fce dans le gĂ©nocide » et excuses > instauration du 16 juill comme MĂ©morial Multiplication des expositions, des tĂ©moignages au nom du devoir de mĂ©moire » > jusqu'Ă  l'excĂšs par ex N. Sarkozy impose la lecture obligatoire de la lettre de Guy Moquet, jeune fusillĂ©...emprisonnĂ© pour son communisme plus que sa rĂ©sistance B. Une vision plus nuancĂ©e 1997-98 procĂšs Maurice Papon Secr GĂ©nĂ©ral de la PrĂ©fecture de Bordeaux ; p. 98-99, ntmt 99/6 10 ans de rĂ©clusion pour “complicitĂ©â€ de crime contre l'humanitĂ© a agit par obĂ©issance, alq aurait dĂ» dĂ©sobĂ©ir Typologie des Franças sous l'Occupation qqs “collaborationnistes”, une majoritĂ© d'”attentistes”, des des “vichyssois rĂ©sistants” , des "rĂ©sistants ponctuels »... Une approche pacifiĂ©e cf commĂ©moration des 70 ans du dĂ©barquement, le 6 juin 2014 la commĂ©moration de la paix », plus 20 chefs d'Etat et de gvt, dont l'AmĂ©ricain Barack Obama, le Russe Vladimir Poutine, la reine d'Angleterre et l'Allemande Angela Merkel, en hommage Ă  "toutes les victimes du nazisme" Conclusion Plusieurs mĂ©moires de la Sgm en Fce, pcq plusieurs acteurs rĂ©sistants, juifs, collabos, majoritĂ© attentiste.... Parmi ces mĂ©moires, la mĂ©moire d'Etat, la mĂ©moire officielle, est particuliĂšre, pcq responsable de l'unitĂ© de la nation, et a connu une Ă©volution importante. L'histoire a besoin de ces mĂ©moires, mais prend du recul > L'histoire est un remĂšde contre les abus de mĂ©moire... A pacifiĂ© les mĂ©moires de la Sgm, doit encore le faire pour la Guerre d'AlgĂ©rie. Il est usuel de dĂ©finir la mĂ©moire comme Ă©tant la facultĂ© de conserver des traces du passĂ© et de pouvoir s’y rĂ©fĂ©rer activement en fonction des situations prĂ©sentes. Mais trĂšs souvent, les discours identitaires, empĂȘchent une lecture objective des Ă©vĂ©nements historiques. RĂ©cemment, le rapport Stora » a renouvelĂ© le dĂ©bat ancien, mais toujours renouvelĂ©, autour des liens existants entre la mĂ©moire historique et l’histoire savante. Recenser, rassembler, mettre en ordre Ă©taient les maĂźtres-mots de son rapport. Mais face Ă  ce vif intĂ©rĂȘt pour la mĂ©moire, d’autres voix s’élĂšvent pour mettre en garde contre l’instrumentalisation de ce qui reste vivant de la mĂ©moire historique » au service de la politique. Devoir de mĂ©moire Dans son livre intitulĂ© Douze leçons sur l’histoire 1996, Antoine Prost rĂ©capitule les diffĂ©rences fondamentales qui existent Ă  ses yeux entre histoire et mĂ©moire. Selon lui, Ă  l’inverse de l’histoire, la mĂ©moire isole un Ă©vĂ©nement de son contexte ; elle cherche Ă  le tirer de l’oubli pour lui-mĂȘme et non pour l’insĂ©rer dans un rĂ©cit cohĂ©rent crĂ©ateur de sens ; selon lui, la mĂ©moire est affective, tandis que l’histoire se veut objective. Ainsi, en dĂ©pit des apparences, l’injonction incantatoire au devoir de mĂ©moire », lui semble-t-elle en rĂ©alitĂ© une nĂ©gation de la demande d’histoire. Cet antagonisme entre histoire et mĂ©moire est apparu rĂ©cemment. Il est la consĂ©quence des profondes mutations qui, depuis plus d’un siĂšcle, ont affectĂ© la dĂ©finition de l’histoire comme celle de la place revendiquĂ©e dans la sociĂ©tĂ© par les historiens. Progressivement, ceux-ci ont pris de la distance vis-Ă -vis de la fabrication d’un roman national, et ont affichĂ© leur mĂ©fiance, aprĂšs les expĂ©riences douloureuses du XXe siĂšcle, envers toute tentation de manipulation de la mĂ©moire collective. Les renouvellements introduits par l’École des Annales en faveur d’une histoire globale inscrite dans la longue durĂ©e ont aussi contribuĂ© Ă  cette rupture des historiens avec l’histoire-mĂ©moire traditionnelle. En contrepartie de cet effacement, on assiste depuis quelques annĂ©es Ă  la montĂ©e des revendications mĂ©morielles, face auxquelles les historiens doivent se positionner. Entre Clio » et MnemosynĂš » À l’origine, l’histoire est mĂ©moire. Au Ve siĂšcle av. HĂ©rodote d’Halicarnasse justifie d’ailleurs d’emblĂ©e son entreprise par la volontĂ© de prĂ©server de l’oubli des Ă©vĂ©nements qu’il juge d’importance. En ce sens, au moment de sa fondation, l’Histoire ne se donnait pas un objectif si diffĂ©rent du mythe la poĂ©sie Ă©pique de type homĂ©rique, ou bien la tragĂ©die, mettaient Ă©galement en scĂšne les grands Ă©vĂ©nements du passĂ© sans nĂ©gliger d’en proposer une explication. D’ailleurs, rappelons que les Grecs considĂ©raient que MnemosynĂš, c’est-Ă -dire la mĂ©moire divinisĂ©e, Ă©tait la mĂšre des neufs Muses, dont Clio la Muse de l’histoire. DĂ©jĂ  Ă  la fin du VIIIe siĂšcle av. HĂ©siode se prĂ©sente, dans les premiers vers de sa ThĂ©ogonie, comme celui auquel les Muses ont accordĂ© la connaissance du passĂ© hĂ©roĂŻque. Comme le rappelle Paul Veyne Ă  juste titre, le poĂšte est un possĂ©dĂ© de la mĂ©moire, un tĂ©moin inspirĂ© du mythe constructeur du passĂ©. L’historien, pour sa part, est tĂ©moin d’un temps. Mais le principe est le mĂȘme Lucien de Samosate rapporte que les auditeurs des lectures publiques effectuĂ©es par HĂ©rodote Ă  Olympie donnĂšrent aux neuf livres de ses EnquĂȘtes les noms de chacune des Muses. Authentique ou non, cette anecdote rĂ©vĂšle un parallĂšle Ă©tabli entre l’historien et le poĂšte, dans leur rapport Ă  la mĂ©moire autant que dans l’agrĂ©ment de la forme. Durant toute l’AntiquitĂ© classique subsiste l’idĂ©e que l’historien transmet par son Ɠuvre un souvenir mĂ©morable utile Ă  la postĂ©ritĂ©. Celui qui l’a formĂ©e le plus clairement est sans doute CicĂ©ron, dans ses Dialogues de l’Orateur Ă©crits en 55 av. dans lesquels il prĂ©sente l’Historia comme un tĂ©moin des temps. Ainsi, chez les Romains de la fin de la RĂ©publique et du dĂ©but du rĂ©gime impĂ©rial, l’histoire se fait vĂ©ritablement remĂ©moration Ă  vocation exemplaire la commĂ©moration y est source d’émulation et contribue Ă  construire une mĂ©moire socialement effective, procĂ©dĂ© trĂšs sensible par exemple chez Tite-Live. Toutefois, si l’histoire est bien mĂ©moire, elle ne constitue pas qu’un aspect de celle-ci, sous une forme particuliĂšre et qui peut mĂȘme ĂȘtre jugĂ©e mineure. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les sociĂ©tĂ©s mĂ©diterranĂ©ennes de l’AntiquitĂ© disposaient de supports mĂ©moriels puissants et variĂ©s qui ne leur rendaient pas indispensable l’écriture de l’histoire. Tout se passe comme si l’invention de l’histoire s’était produite inexplicablement, sans rĂ©elle demande sociale. Et comme l’a bien mis en Ă©vidence l’historien italien Arnaldo Momigliano 1908-1987, les Grecs disposaient, sans l’aide des historiens, de tous les savoirs sur le passĂ© dont ils avaient besoin. Ceci explique que l’histoire soit restĂ©e dĂ©pourvue de vĂ©ritable statut pendant une bonne partie l’AntiquitĂ© et que les historiens n’aient jamais acquis une place reconnue dans la sociĂ©tĂ© antique. À ce propos l’historien italien notait la chose suivante Ce ne peut ĂȘtre un hasard si tant d’historiens grecs vĂ©curent en exil et si tant d’historiens romains furent des sĂ©nateurs d’un Ăąge mĂ»r les uns Ă©crivirent l’histoire alors qu’ils se trouvaient empĂȘchĂ©s de participer Ă  la vie normale de leur propre citĂ©, et les autres alors que leur vie active approchait de sa fin. » Arnaldo Momigliano, ProblĂšmes d’historiographie ancienne et moderne, Paris, 1983, p. 55 Ni enseignĂ©e, ni toujours bien distinguĂ©e de la littĂ©rature dans l’esprit du public de l’agora antique, l’histoire n’était qu’une des modalitĂ©s de la mĂ©moire collective, et pas nĂ©cessairement la plus importante. Mais avec la christianisation du monde antique, l’ancrage historique de la mĂ©moire se dĂ©place vers la liturgie, qu’illustre les Memoriae d’AntiquitĂ© tardive et du Moyen Age. Vers une histoire-mĂ©moire Lorsqu’elle Ă©merge Ă  la Renaissance, l’historiographie moderne cherche les racines des histoires locales jusque dans l’AntiquitĂ© qu’on redĂ©couvrait alors avec passion c’est ainsi qu’à la fin du XVIe siĂšcle Étienne Pasquier 1529-1615 mit Ă  l’honneur, dans ses Recherches de la France, le mythe de nos ancĂȘtres les Gaulois ». Non que le souvenir des Anciens n’ait jamais Ă©tĂ© perdu au contraire, il suffit de songer Ă  la rĂ©fĂ©rence politique constante qu’à reprĂ©sentĂ©e l’Empire romain durant tout le Moyen Âge, comme en tĂ©moigne par exemple la fameuse Donation de Constantin, dĂ©noncĂ©e notamment par Lorenzo Valla 1407–1457 comme une crĂ©ation » forgĂ©e de toutes piĂšces. Mais dĂ©sormais, l’humanisme aidant, l’amour de l’Antique caractĂ©rise le classisme europĂ©en, durant lesquels l’histoire occupe une place privilĂ©giĂ©e dans la culture des hommes du temps. AcadĂ©mies et sociĂ©tĂ©s savantes entretiennent le rĂȘve des origines, permettant aux Ă©lites locales ou rĂ©gionales de penser leur identitĂ© face Ă  une histoire officielle dominĂ©e par la centralisation monarchique. La RĂ©volution française et l’Empire porteront Ă  leur comble les emprunts Ă  une AntiquitĂ© stĂ©rĂ©otypĂ©e et atemporelle dans le but de construire une mĂ©moire lavĂ©e de l’hĂ©ritage abhorrĂ©e de la monarchie et de l’Ancien RĂ©gime. Par la suite, les nationalistes du XIXe siĂšcle puiseront Ă  leur tour abondamment dans l’histoire ancienne pas seulement grĂ©co-romaine d’ailleurs pour fonder leurs revendications souvent antagonistes. En France par exemple, la construction de la mĂ©moire collective a procĂ©dĂ© par flux et reflux. La place accordĂ©e au Moyen Âge est de ce point de vue significative. Si l’on considĂšre que, pour ĂȘtre opĂ©ratoire, le travail de mĂ©moire doit succĂ©der Ă  temps d’oubli, alors il a dĂ» ĂȘtre singuliĂšrement efficace s’agissant du Moyen Âge. Plus qu’un oubli, on y verra d’ailleurs plutĂŽt un effort dĂ©libĂ©rĂ© de distinction et, dans le mĂȘme temps, de dĂ©prĂ©ciation peu favorable Ă  une remĂ©moration continue c’est ainsi que les savants de la pĂ©riode classique et de celle des LumiĂšres ancrĂšrent dans les esprits une certaine idĂ©e du Moyen Âge, obscur et peu digne d’intĂ©rĂȘt, que les hommes de la Renaissance avaient lancĂ©e. L’engouement romantique pour la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale apparaĂźt donc, de ce point de vue, comme une grande rupture dont les premiers conservateurs et musĂ©ographes des annĂ©es rĂ©volutionnaires furent certainement les Ă©claireurs. Les musĂ©es Cluny, Petits-Augustins
, donc, mais aussi les arts, romanesque ou pictural, connurent alors un vĂ©ritable foisonnement mĂ©diĂ©val qui ne se dĂ©mentit pas par la suite mĂȘme si leur Ɠuvre Ă©tait pĂ©trie d’erreurs historiques grossiĂšres, Alexandre Lenoir, Victor Hugo ou Alexandre Dumas ont Ă©veillĂ© une passion populaire pour cette pĂ©riode historique. La qualitĂ© historique de leurs Ă©crits importe peu ici rapidement, de vrais historiens prendront le relais, qui n’auraient jamais pu le faire sans cet engouement initial. C’est Ă  partir de lĂ  qu’une dynamique a Ă©tĂ© impulsĂ©e, dont l’enseignement – secondaire et supĂ©rieur dĂšs la Restauration, primaire Ă  partir de la IIIe RĂ©publique – a Ă©tĂ© le principal moteur, entre vulgarisation des apports de l’histoire savante et passion de plus en plus partagĂ©e pour le Moyen Âge. LĂ , le mythe des origines », pour reprendre l’expression de Marc Bloch, trouvait sa pleine expression Clovis Ă  Tolbiac, Charles Martel Ă  Poitiers, Charlemagne et sa barbe fleurie Ă  Roncevaux, Louis IX sous son chĂȘne et Jeanne d’Arc sur son bĂ»cher
 Les Français des trois derniers quarts du XIXe et de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle invoquaient les grandes figures que le premier sentiment national, mĂ©diĂ©val celui-lĂ , avait dĂ©jĂ  honorĂ©e, mais en les rĂ©actualisant totalement. Un subtil compromis avec toutes les formes de l’hĂ©ritage rĂ©volutionnaire permettait que, miraculeusement, tous les Français s’y retrouvent, ce en quoi le mythe peut ĂȘtre qualifiĂ©e de pleinement opĂ©ratoire. Sans surprise, il se dĂ©lita lorsque le sentiment national lui-mĂȘme qui le sous-tendait s’affaiblit pour diffĂ©rentes raisons politico-culturelles, dont la mondialisation. Enfin, l’on peut remarquer que les identitĂ©s dites de minoritĂ©s », rĂ©gionalistes notamment, qui s’affirmĂšrent en s’opposant Ă  une identitĂ© nationale englobante dont elles se disaient victimes, s’agrĂ©gĂšrent selon un mĂ©canisme similaire d’invocation d’une mĂ©moire des origines mĂ©diĂ©vales les Bretons retrouvĂšrent le roi Arthur et BrocĂ©liande, les Languedociens les Cathares et les Corses les pourfendeurs de Maures. Histoire et mĂ©moire Comment lutter contre l’oubli avec Patrick Boucheron et MichaĂ«l Foessel. L’histoire, la mĂ©moire et l’oubli RĂ©flĂ©chissant le lien entre le trio histoire, mĂ©moire et l’oubli, le philosophe Paul RicƓur 1913-2005 Ă©tablit un utile distinguo entre mĂ©moire empĂȘchĂ©e », manipulĂ©e » et obligĂ©e », et invite en consĂ©quence au travail de mĂ©moire », une notion jugĂ©e moins stĂ©rilisante que l’omniprĂ©sent devoir de mĂ©moire », ce passage obligĂ© de nombreuse exhortations issues de la classe politique. C’est d’ailleurs en rĂ©action contre les risques de dĂ©rapages antiscientifiques inhĂ©rents Ă  ces rappels Ă  l’ordre que, dans la fin des annĂ©es 1980, s’est dĂ©veloppĂ©e une histoire de la mĂ©moire, en tant que branche de l’histoire des reprĂ©sentations. L’histoire de la mĂ©moire collective est ici entendue comme celle de l’usage des passĂ©s dans les prĂ©sents successifs. CaractĂ©ristique de cette dĂ©marche, l’entreprise de Pierre Nora par exemple, vise Ă  l’établissement d’une cartographie mentale. Dans ce cadre, les lieux de mĂ©moire sont entendus largement, puisqu’à cĂŽtĂ© des panthĂ©ons » nationaux des emblĂšmes figurent Ă©galement des notions telles les spĂ©cificitĂ©s rĂ©gionales, l’imaginaire, le folklore populaire
 etc.. Ici, lieu » Ă©quivaut Ă  Ă©lĂ©ment du patrimoine symbolique ». L’étude de Pierre Nora, partie d’une volontĂ© de dĂ©construction d’un paysage anthropologique familier, aboutit Ă  la mise sur pied d’un ensemble monumental. Accueil BoĂźte Ă  docs Fiches Bac - Épreuve de spĂ©cialitĂ© HGGSP - sujet et corrigĂ© n°1 Document Évaluation AccĂ©dez au sujet-corrigĂ© de l'Ă©preuve HGGSP du bac 2022 en cliquant ici. L’Etudiant vous propose de vous entrainer pour le bac Ă  l’épreuve Ă©crite de la spĂ©cialitĂ© histoire-gĂ©ographie, gĂ©opolitique et sciences politiques HGGSP avec ce sujet-corrigĂ©. Comme pour l’épreuve finale du bac que vous passerez en mars, ce sujet comporte deux parties - une dissertation, dont l’objectif sera de montrer que vous maĂźtrisez les connaissances du programme, ĂȘtes capables de les analyser et de les organiser via l’élaboration d’une problĂ©matique, de plusieurs parties structurĂ©es et d’une conclusion venant rĂ©pondre Ă  cette problĂ©matique. La rĂ©alisation d'une illustration de type croquis ou schĂ©ma pourra amener Ă  la valorisation de votre une Ă©tude d'un ou deux documents. A noter Les deux exercices porteront obligatoirement sur deux thĂ©matiques diffĂ©rentes. L’épreuve de spĂ©cialitĂ© histoire-gĂ©ographie, gĂ©opolitique et sciences politiques HGGSP, d’une durĂ©e de 3h30, reprĂ©sente un coefficient 16 dans votre moyenne au bac. ClartĂ© du contenu UtilitĂ© du contenu ertyuytr publiĂ© le 31/12/2021 ClartĂ© du contenu UtilitĂ© du contenu Signaler ubaTaeCJ publiĂ© le 08/11/2021 ClartĂ© du contenu UtilitĂ© du contenu Signaler LycĂ©e Bac gĂ©nĂ©ral Bac techno Par Jean-Charles Jauffret. [1] MĂ©moires et Histoire point d’historiographie sur la Guerre d’AlgĂ©rie La RĂ©daction d’Historiens & GĂ©ographes remercie vivement son collĂšgue Jean-Charles Jauffret, Professeur d’Histoire contemporaine Ă  l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, pour lui avoir transmis cette mise au point historiographique inĂ©dite qui intĂ©ressera particuliĂšrement les professeures en charge d’enseigner le thĂšme portant sur l’historien et les mĂ©moires de la guerre d’AlgĂ©rie. Nous signalons enfin Ă  nos lecteurs que la direction acadĂ©mique des Hauts-de-Seine en partenariat avec l’ONACVG et l’Association des Professeurs d’Histoire et de GĂ©ographie APHG organise Ă  Nanterre une journĂ©e d’étude sur les mĂ©moires du conflit algĂ©rien le 23 fĂ©vrier prochain. Plusieurs tables rondes seront proposĂ©es et animĂ©es par des historiens, des enseignants chercheurs, l’inspection pĂ©dagogique rĂ©gionale, les archives dĂ©partementales des Hauts-de-Seine, la BDIC, l’INA, l’ONACVG et l’APHG. [2] Enjeu renouvelĂ© des prĂ©sidentielles en 2017 pour sĂ©duire un fond de nostalgĂ©riques » estimĂ© Ă  environ deux millions d’électeurs 1re,2e et 3e gĂ©nĂ©rations de pieds-noirs et descendants, y compris de harkis, la guerre d’AlgĂ©rie refait surface. En remontent les relents nausĂ©abonds de mĂ©moires blessĂ©es qui s’ostracisent l’une l’autre. D’oĂč la faible audience des historiens et la reconduction, comme pendant le conflit, note Benjamin Stora [3], d’extrĂȘmes identitaires ressassĂ©s de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. C’est-Ă -dire entre les nostalgiques de l’AlgĂ©rie française qui considĂšrent que l’islam est inassimilable en mĂ©tropole, et les partisans de l’indĂ©pendance algĂ©rienne qui arborent drapeaux algĂ©riens et islam communautariste en Ă©lĂ©ments de dĂ©fi. S’ajoutent l’ignorance volontaire des politiques [4] et de l’opinion qui n’a toujours pas admis l’hĂ©ritage de la dĂ©colonisation dans le roman national ». Comme le note Mona Ozouf La France est un Ă©trange pays oĂč la mĂ©moire divise ». Pourtant, ce conflit, depuis peu, bĂ©nĂ©ficie d’une ouverture dans l’enseignement secondaire. Mais cette Ă©tude souffre de la crainte d’ouvrir la boĂźte de Pandore au lieu d’étudier d’abord la guerre d’AlgĂ©rie en s’appuyant sur des ouvrages gĂ©nĂ©raux qui font autoritĂ© [5], on botte en touche en s’intĂ©ressant uniquement Ă  la mĂ©moire, plus quelques allusions aux travaux des historiens et aux tĂ©moignages Ă©crits [6] ou filmĂ©s [7]. En France est venu depuis longtemps le temps des historiens, comme je le soulignais en compagnie de mon collĂšgue et ami Gilbert Meynier dans la revue Esprit en 2004 [8]. MalgrĂ© la fĂ©brilitĂ© suscitĂ©e par les rendez-vous Ă©lectoraux ou le scandale mĂ©diatique suscitĂ© en 2001-2002 par la publication des aveux du gĂ©nĂ©ral Paul Aussaresses, Services spĂ©ciaux, AlgĂ©rie 1955-1957 mon tĂ©moignage sur la torture, le temps historique poursuit son cours. Il exhume peu Ă  peu non une, mais des guerres d’AlgĂ©rie tant les destins des acteurs furent diffĂ©rents. A l’inverse d’une idĂ©e reçue, cette question a toujours intĂ©ressĂ© les historiens, tandis que toute notion d’histoire officielle n’a jamais eu droit de citĂ© pour les historiens dignes de ce nom. Et ce, en dĂ©pit des vellĂ©itĂ©s revanchardes des auteurs du Livre blanc de l’armĂ©e française en AlgĂ©rie [9]. Or ce conflit est un des mieux Ă©tudiĂ©s si l’on tient compte du nombre de publications, soit plus du double que pour la guerre d’Indochine par exemple, pour ne rien dire des 666 thĂšses et mĂ©moires en langue française recensĂ©s par Maurice Sarrazin en 2012 [10]. Depuis les travaux de Charles-AndrĂ© Julien, Xavier Yacono, ou Charles-Robert Ageron, il y a longtemps que les historiens auscultent cette boĂźte Ă  chagrin », selon une formule du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, que constitue la guerre d’AlgĂ©rie, fracture la plus importante de la conscience nationale française contemporaine aprĂšs l’Affaire Dreyfus et juin 1940. Depuis le colloque novateur de dĂ©cembre 1988, sous la direction de Jean-Pierre Rioux [11], la soutenance en Sorbonne, en juin 1989, de la thĂšse de l’AlgĂ©rien Boucif Mekhaled sur Les EvĂ©nements de SĂ©tif, Kherrata et Guelma l’insurrection du Nord-Constantinois, et la publication, en mars 1990, du tome I de la sĂ©rie, sous la direction de Jean-Charles Jauffret, de La Guerre d’AlgĂ©rie par les documents proposĂ© par le Service historique de l’armĂ©e de terre, puis d’un tome 2 en 1998, du cĂŽtĂ© français il est possible, sans oublier les thĂšses importantes des annĂ©es 1980 comme celles de Guy PervillĂ© sur les Ă©tudiants algĂ©riens [12] ou de Benjamin Stora sur Messali Hadj [13], de parler d’un solide acquis scientifique. Il transcende les relations, en dents de scie, franco-algĂ©riennes, tout en continuant de nourrir le dĂ©bat public qui rebondit Ă  chaque anniversaire dĂ©cennal de 1962 qui se souvient, Ă  prĂ©sent de la longue sĂ©rie de La Guerre d’AlgĂ©rie. Historia Magazine, publiĂ©e de 1971 Ă  1974, ou des six numĂ©ros de Guerre d’AlgĂ©rie Magazine en 2002 ?. La multiplication des colloques internationaux, publiĂ©s par de grandes maisons d’édition, oĂč tous les sujets sont Ă©tudiĂ©s, y compris les questions gĂȘnantes telles les massacres de harkis, la torture, l’emploi du napalm, le putsch des gĂ©nĂ©raux ou les luttes intestines Ă  l’intĂ©rieur du mouvement national algĂ©rien, confirment cette tendance. Elle va jusqu’à s’intĂ©resser rĂ©cemment Ă  l’histoire du genre [14], depuis les travaux pionniers dans ce domaine de RaphaĂ«lle Branche, dont la question du viol [15]. A ce propos, les deux premiers colloques d’histoire militaire comparĂ©e ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en complĂ©mentaritĂ© franco-algĂ©rienne en 2000 et 2002. Le premier, en mai 2000, Ă  Montpellier, dans un lieu hautement symbolique - une enceinte militaire - a Ă©tĂ© publiĂ© en 2001, sous la direction de Maurice VaĂŻsse et de Jean-Charles Jauffret [16]. Il concernait les aspects gĂ©nĂ©raux et techniques du conflit. Le second, qui s’est tenu dans la maison mĂšre du CNRS Ă  Paris en octobre 2002, rĂ©unissait un nombre de participants encore plus important, vu le thĂšme choisi des destins croisĂ©s, Des Hommes et des Femmes en Guerre d’AlgĂ©rie publiĂ© en octobre 2003, sous la direction de Jean-Charles Jauffret [17], sans qu’aucun des groupes concernĂ©s ne soit oubliĂ©e juifs, harkis, sympathisants du FLN en France, paras, femmes de l’ALN
 Parmi les colloques majeurs, Ă©lĂ©ments essentiels du dialogue entre historiens mais aussi ouverture pour le public Ă©clairĂ©, il convient de citer aussi un colloque-confluence, celui qui s’est tenu en Sorbonne en dĂ©cembre 2000 en l’honneur de Charles-Robert Ageron, La Guerre d’AlgĂ©rie au miroir des dĂ©colonisations françaises [18]. Il faut souligner qu’il n’y a plus de sujets tabous ». En effet, marquant un saut qualitatif important, les soutenances, en France, de thĂšses, publiĂ©es, telles celles d’histoire politico-Ă©conomique de Daniel Lefeuvre, la thĂšse sur la torture de RaphaĂ«lle Branche, celle de Claire Mauss-Copeaux sur la mĂ©moire douloureuse des appelĂ©s, celle de FrĂ©dĂ©ric MĂ©dard sur la technique et logistique, de Jean Monneret sur la fin de la guerre, ou de Sylvie ThĂ©nault sur la justice française dans la guerre [19], rappellent que le territoire de l’historien », Ă  l’abri de la surmĂ©diatisation, ne cesse de s’agrandir. Outre les multiples Ă©tudes sur le massacre des AlgĂ©riens Ă  Paris lors de la manifestation du 21 octobre 1961, les travaux d’Olivier Dard sur l’OAS [20], ceux de Jean-Jacques Jordi sur les harkis, les disparus Français d’AlgĂ©rie dont le massacre d’Oran du 5 juillet 1962 [21], des thĂšses majeures, dont on espĂšre la publication et qui ont dĂ©jĂ  donnĂ© lieu Ă  des publications partielles, montrent tout l’intĂ©rĂȘt de la jeune gĂ©nĂ©ration d’historiens pour la guerre d’AlgĂ©rie. Voir le travail fondamental de Tramor QuĂ©meneur, soutenu en 2007 [22], qui dĂ©truit un certain nombre d’idĂ©es reçues en ce qui concerne les dĂ©sertions 886, plus 3 200 lĂ©gionnaires et 6 000 spahis et tirailleurs algĂ©riens et les insoumissions 12 000 rĂ©fractaires en tout, soit 1% des appelĂ©s. La dĂ©portation des populations expulsĂ©es des zones interdites » soit plus de deux millions d’AlgĂ©riens et les 2 000 camps de regroupements ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par Fabien Sacriste, thĂšse soutenue en 2014 [23]. Ce territoire de l’historien » est graduellement fortifiĂ© par des publications continues de tĂ©moignages, pour ne rien dire de synthĂšses dont celles de Jean-Charles Jauffret sur les soldats français dans la guerre, de Gilbert Meynier sur l’histoire du FLN, et plus globalement sur la guerre, de Guy PervillĂ©, de Jacques FrĂ©meaux, de l’ouvrage collectif sur la guerre d’AlgĂ©rie dirigĂ© par Mohammed Harbi et Benjamin Stora, et de la publication de livres-documents, comme le recueil annotĂ© dĂ» Ă  Mohammed Harbi et Gilbert Meynier [24], qui montrent les voies du passage de la mĂ©moire Ă  l’histoire de la guerre d’AlgĂ©rie. C’est l’illustration de cette maxime de Lucien Febvre L’historien ne trouve pas, il cherche » Ă  propos d’un confit officiellement reconnu en France par la loi du 10 juin 1999. Il reste Ă  souhaiter que l’historien pourra continuer Ă  faire son travail en demeurant serein malgrĂ© les menaces d’un populisme revanchard et islamophobe en continuant de profiter, en France, ce qui n’est pas encore le cas en AlgĂ©rie, de l’ouverture des archives, militaires notamment, depuis 1992. Les historiens français, le plus souvent avec des chercheurs et des collĂšgues algĂ©riens non engluĂ©s dans l’histoire officielle figĂ©e dans l’hypercommĂ©moration » formule de Guy PervillĂ© du 1er novembre 1954, mĂšnent aussi une sĂ©rie de travaux en regards croisĂ©s. Parmi eux on peut citer la thĂšse pionniĂšre de Dalila AĂŻt-el-Djoudi [25], l’important colloque de l’ENS de Lyon en 2006 [26], ou les deux tomes, publiĂ©s en 2016, par Renaud de Rochebrune et Benjamin Stora, chez DenoĂ«l, La Guerre d’AlgĂ©rie vue par les AlgĂ©riens. En bref, le temps historique n’est ni le temps mĂ©diatique, ni le temps politique et il serait utile de mĂ©diter cette maxime de Pierre Nora pour tous les Ă©lĂšves et Ă©tudiants La mĂ©moire divise, l’histoire rassemble ». © Jean-Charles Jauffret, Aix-en-Provence, 18 janvier 2017. Tous droits rĂ©servĂ©s. Illustration en une » Couverture de la revue Historiens & GĂ©ographes n° 388, octobre 2004, Dossier La guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962 », sous la direction de Jean-Charles Jauffret et Guy PervillĂ©. Alger, toits de la casbah et vue du port, avril 1975 ; © AFP. Photo Jean-Pierre PREVEL / STF. © Les services de la RĂ©daction d’Historiens & GĂ©ographes, 18/01/2017. Tous droits rĂ©servĂ©s. Notes[1] Professeur d’Histoire contemporaine Ă  l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence.[2] Voir en ligne sur le site de l’APHG, ici[3] B. Stora et Alexis Jenni, Les MĂ©moires dangereuses, Albin Michel, 2016, avant-propos de Benjamin Stora, p. III. Il s’interroge par ailleurs Qui Ă©coute aujourd’hui les historiens ? ».[4] On pourrait citer, Ă  titre d’exemple, l’aventure de l’exposition des Invalides, MusĂ©e de l’armĂ©e, du 16 mai au 29 juillet 2012 consacrĂ©e Ă  l’AlgĂ©rie. Cette derniĂšre est rĂ©vĂ©latrice de l’embarras des politiques qui ne savent pas comment aborder une guerre perdue. Cette exposition a Ă©tĂ© reportĂ©e pour son inauguration du 27 mars au 14 mai 2012, entre les deux tours des Ă©lections prĂ©sidentielles. De sorte qu’elle n’a Ă©tĂ© possible que par l’absence volontaire de toute personnalitĂ© politique d’envergure, malgrĂ© un succĂšs record. Elle n’a pas Ă©tĂ© reconduite et les collections ont Ă©tĂ© dispersĂ©es. Le catalogue en avait pourtant Ă©tĂ© publiĂ© en amont, le 15 avril 2012 sous le titre anodin d’un accompagnement d’une bande dessinĂ©e, AlgĂ©rie, 1830-1962, avec Jacques Ferrandez, Bruxelles, Casterman, 256 p. Elle faisait suite, 30 ans plus tard, Ă  une autre exposition, aux Invalides mais dans une salle modeste, 2 au 26 juin 1992, cf. le catalogue publiĂ© par GERVEREAU L., RIOUX et STORA B. sous la direction de, La France en guerre d’AlgĂ©rie, BDIC, 1992.[5] BOUCHENE Abderrahmane, PEYROULOU Jean-Pierre, TENGOUR Ouanassa Siari et THENAULT Sylvie, Histoire de l’AlgĂ©rie Ă  la pĂ©riode coloniale, 1830-1962, La DĂ©couverte, 2012 ; DELMAS Jean, La Guerre d’AlgĂ©rie, Caen, Le MĂ©morial de Caen, 2005 ; ELSENHANS Harmut, La Guerre d’AlgĂ©rie. La transition d’une France Ă  une autre, le passage de la IVe Ă  la Ve RĂ©publique, Arles, Publisud, 2000 ; FRÉMEAUX Jacques, La France et l’AlgĂ©rie en guerre, 1830-1870, 1954-1962, Economica, 2002 ; PERVILLÉ Guy, Pour une histoire de la guerre d’AlgĂ©rie, Picard, 2002 ; Atlas de la guerre d’AlgĂ©rie, de la conquĂȘte Ă  l’indĂ©pendance, Autrement, 2003 ; STORA Benjamin, Histoire de la guerre d’AlgĂ©rie, La DĂ©couverte, 1992, rééd. 2004 ; La Guerre d’AlgĂ©rie, Puf, 2007.[6] Parmi les tĂ©moignages majeurs celui d’un camusien Ă  l’écriture sans concession, Claude Georges Picard, Un piton sĂ©parĂ© du reste du monde. Ma guerre en Kabylie, journal d’un appelĂ© 1961-1962, prĂ©face de Jean-Charles Jauffret, les Éditions du Net, 2013.[7] Voir la somme, issue de sa thĂšse, de DENIS SĂ©bastien, Le CinĂ©ma et la guerre d’AlgĂ©rie, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2009.[8] Esprit, n° 307, aoĂ»t-septembre 2004 La guerre d’AlgĂ©rie histoire officielle, histoire idĂ©ologique, histoire des historiens », p. 224-230.[9] PubliĂ© en 2001 aux Ă©ditions Contretemps.[10] SARRAZIN, Maurice, 666 thĂšses et mĂ©moires en langue française sur la guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962, L’Harmattan, 2012.[11] RIOUX Jean-Pierre sous la direction de, La Guerre d’AlgĂ©rie et les Français, actes du colloque de l’IHTP, Paris, 15 au 17 dĂ©cembre 1988, Paris, Fayard, 1990.[12] Les Etudiants algĂ©riens de l’universitĂ© française 1880-1962, Éditions du CNRS, 1984.[13] Messali Hadj 1898-1974, Le Sycomore, 1982 réédit. L’Harmattan, 1986 et Hachette Coll. Pluriel histoire, 2004.[14] Voir, notamment, BRUN Catherine et SHEPARD Todd, Guerre d’AlgĂ©rie. Le sexe outragĂ©, CNRS Editions, septembre 2016, ouvrage composĂ© d’articles internationaux et d’une partie des communications du colloque de la BNF et de l’Institut du monde arabe, les 9 et 10 septembre 2014. Cet ouvrage rappelle que le viol est bien un instrument de guerre.[15] BRANCHE RaphaĂ«lle et VIRGILI Fabrice, Viols en temps de guerre, Payot, 2011.[16] Militaires et guĂ©rilla dans la guerre d’AlgĂ©rie, Complexe, Bruxelles, 2001.[17] Autrement, octobre 2003.[19] LEFEUVRE Daniel, ChĂšre AlgĂ©rie. Comptes et mĂ©comptes de la tutelle coloniale 1930-1962, SociĂ©tĂ© française d’histoire d’Outre-Mer, 1997 ; BRANCHE RaphaĂ«lle, La Torture et l’armĂ©e pendant la guerre d’AlgĂ©rie 1954-1962, Gallimard, 2001 ; MAUSS-COPEAUX Claire, AppelĂ©s d’AlgĂ©rie. La mĂ©moire confisquĂ©e, Hachette, 1995 ; MÉDARD FrĂ©dĂ©ric, Technique et logistique en guerre d’AlgĂ©rie, Lavauzelle, 2002 ; MONNERET Jean, La Phase finale de la guerre d’AlgĂ©rie, L’Harmattan, 2000 ; THÉNAULT Sylvie, Une drĂŽle de justice. Les magistrats dans la guerre d’AlgĂ©rie, La DĂ©couverte, 2001.[20] Voyage au cƓur de l’OAS, Perrin, 2005.[21] Les Disparus civils europĂ©ens de la guerre d’AlgĂ©rie un silence d’Etat, SOTECA, 2011.[22] Une guerre sans Non » ? Insoumissions, refus d’obĂ©issance et dĂ©sertions des soldats français pendant la guerre d’AlgĂ©rie 1954-1962, sous la direction de Benjamin Stora, universitĂ© de Paris-VIII, 15 octobre 2007. Cinq tomes.[23] Les camps de regroupement ». Une histoire de l’État colonial et de la sociĂ©tĂ© rurale pendant la guerre d’indĂ©pendance algĂ©rienne 1954-1962, sous la direction de Guy PervillĂ© et Jacques Cantier, UniversitĂ© de Toulouse-Jean-JaurĂšs, 14 novembre 2014. Trois tomes.[24] JAUFFRET Jean-Charles, Soldats en AlgĂ©rie 1954-1962. ExpĂ©riences contrastĂ©es des hommes du contingent, Autrement, Paris, 2000 ; Guerre d’AlgĂ©rie, 1954-1962. Les combattants français et leur mĂ©moire, Odile Jacob, 2016 ; MEYNIER Gilbert, Histoire intĂ©rieure du FLN, Fayard, 2002 ; PERVILLÉ Guy, Pour une histoire de la guerre d’AlgĂ©rie, Picard, Paris, 2002 ; FRÉMEAUX Jacques, La France et l’AlgĂ©rie en guerre 1830-1962, Economica, Paris, 2002 ; HARBI Mohammed, STORA Benjamin, La Guerre d’AlgĂ©rie 1954-1962. La fin de l’amnĂ©sie, Robert Laffont, Paris 2004 ; HARBI Mohammed, MEYNIER Gilbert, Le FLN. Documents et histoire 1954-1962, Fayard, Paris, 2004.[25] AÏT-EL-DJOUDI Dalila, La Guerre d’AlgĂ©rie vue par l’ALN, 1954-1962. L’armĂ©e française sous le regard des combattants algĂ©riens, prĂ©face de Jean-Charles Jauffret, Autrement, 2007.[26] 20-21-22 juin 2006, Lyon, Ecole normale supĂ©rieure, colloque international, Pour une histoire critique et citoyenne franco-algĂ©rienne, organisĂ© sous la direction de Gilbert Meynier qui a fait appel Ă  de nombreux organismes de recherches et d’enseignement CNRS, ENS, IEP de Lyon et d’Aix-en-Provence
 et qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’appui des conseils rĂ©gional et gĂ©nĂ©ral. Communications 1 600 p publiĂ©es en ligne, le 13 novembre 2007 par Gilbert Meynier, FrĂ©dĂ©ric AbĂ©cassis et Afifa Zenati sur le site

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